Compte-rendu de la deuxième session de formation du 27 juillet 2010. Etaient présents 4 employés municipaux et 4 élus, les randonneurs excusés
Le mardi 27 juillet, il s’agissait d’aller reconnaître in situ les espèces emblématiques protégées au niveau national. Madame De Thoré nous a accueillis sur sa tourbière de Kudel où nous avons pu observer la Droséra à feuilles intermédiaires et le Flûteau nageant (nous l’avons découverte cette année !).
Elle nous a présenté les principaux risques menaçants ce milieu naturel remarquable et les travaux faits et prévus avec le Forum Centre Bretagne Environnement pour permettre son maintien. En effet, sans un minimum d’intervention, le boisement gagne petit à petit, les plantes exigeantes en lumière disparaissent et pour que ces espèces puissent survivre est-il nécessaire d’intervenir judicieusement en maintenant le niveau d’eau, déboisant certains secteurs ou en remettant la tourbe à nu dans d’autres. Les documents fournis par le FCBE ont permis une bonne visibilité de l'étendue et de la richesse de la tourbière.
Emmanuel Quéré, botaniste du CBNB, accompagnait Viviane Carlier pour encadrer cette formation et conseillait sur les types de gestion adaptés aux différentes espèces.
La démarche expérimentale avec la mairie de Spézet a commencé par le marquage du rare Calament à feuille de menthe présent sur le mur du cimetière et qui a pu être préservé par les employés techniques lors du nettoyage du mur.
Il s’avère que certaines espèces non protégées et ne faisant pas partie de listes rouges sont tout de même à préserver pour leur intérêt particulier.
Une station de Lamier blanc, plante très rare en Bretagne, a été observée in situ à Kergonou. Son mode de gestion nécessite une fauche fin juin pour qu’il ait le temps de fructifier, sans laisser la fauche sur place. Les employés ne voient pas de problème technique a appliquer ce procédé. Une partie du secteur étant entretenu par les particuliers, il faut aussi les rencontrer pour leur demander de ne pas arracher les pieds et de suivre le protocole de gestion recommandée.
Lors des repérages sur Spézet, nous avons constaté que certains milieux se raréfiaient. Ainsi, une lande sèche relictuelle à Ajonc et Bruyère cendrée est intéressante à préserver. En effet, ce milieu s’est très amenuisé sous l’emprise agricole et ne semble se maintenir que sur quelques talus et rochers de crète. Ce milieu craint particulièrement l’enrichissement du sol par des amendements ou non exportation de la fauche. Le talus en affleurements rocheux concerné étant en pente, il n’y a pas de changement à apporter à la gestion communale, si ce n’est d’être vigilant à sa fauche annuelle qui évite l’envahissement par les ronces ou fougères.
Un marquage vert pâle pour les fauches printanières, vers foncé pour les fauches d’été et marron pour celles d’automne est défini pour figurer sur une carte communale où seront indiqué les espèces et milieux à préserver.
Des fiches espèces expérimentales ont été remises aux élus et conseillers pour critique et amélioration dans le but de finaliser des fiches reproductibles optimales pour le reste du territoire. Une affiche sur les espèces spécifiquement spézétoise sera réalisée en quelques exemplaires à la demande des élus et employés.
Les employés sont également partant pour signaler à Skol Louarnig les secteurs semblant intéressants par la présence d’espèces non
communes.
La fauche annuelle de l’ensemble bord de route talus entrecroisée d’une fauche uniquement de la banquette le reste du temps a été abordée. Ce type de traitement permettrait de maintenir une biodiversité faunistique (insectes) et floristiques (temps de fructification des espèces).
Nous nous réjouissons de l’engagement de la commune sur ce projet et envisageons un nouveau point l’an prochain pour présenter les découvertes de nouveaux secteurs et espèces méritant préservation.